Fauve

Lâcher prise sans lâcher l’affaire :

réussir sa relève sans perdre son âme

Une perspective de Lorenzo DE ANGELIS

Vous avez bâti une entreprise. Pas juste un modèle d’affaires : un projet qui vous ressemble, qui a traversé les cycles, les doutes et les crises. Une entreprise qui crée de la valeur, des emplois, du sens. Mais un jour, la question finit par s’imposer : et maintenant, quelle est la suite?

Préparer la relève, ce n’est pas juste une affaire de planification ou de gouvernance. C’est une démarche profondément humaine — et souvent, un parcours semé de paradoxes.

Chez Fauve, on accompagne régulièrement des entrepreneurs qui en sont à cette étape charnière. Voici une feuille de route concrète (et honnête) pour amorcer cette transition avec clarté, intention et impact.

1. Faites un état des lieux de vos actifs humains

Avant de chercher un repreneur ou un.e DG, prenez un moment pour faire un diagnostic.

  • Avez-vous des leaders internes à fort potentiel ?
  • Y a-t-il des zones de dépendance trop fortes à votre présence ?
  • Des rôles critiques mal définis ou sous-structurés ?

Pas besoin de tout revoir, mais identifier les forces, les lacunes et les angles morts, c’est la base d’une relève réussie.

2. Clarifiez le projet — pour donner envie d’embarquer

Un.e repreneur.e ne vient pas pour un simple rôle. Il ou elle vient pour un projet, une histoire, une ambition.

Et c’est là que beaucoup bloquent : on ne recrute pas une relève avec un organigramme. Il faut savoir raconter :

  • Où s’en va l’entreprise ?
  • Quels sont les leviers de croissance ?
  • Quelle sera sa contribution réelle ?
  • Et surtout : comment cette personne peut devenir partenaire, pas juste employé.e ?

C’est souvent à ce moment qu’on intervient. Chez Fauve, on vous aide à structurer une proposition de valeur inspirante et crédible, qui parle aux bons profils.

Ces profils ne postulent pas. Il faut aller les chercher. Et leur raconter une histoire qui les allume.

3. Trouver le bon profil : plus difficile qu’il n’y paraît

Identifier un.e bon.ne repreneur.e, c’est un vrai travail d’artisan : Beaucoup d’appels, encore plus de réseautage, et un timing quasi chirurgical.

Pourquoi ? Parce que faire le saut vers la reprise d’entreprise, ce n’est pas juste une décision de carrière. C’est une décision de vie.

Il faut que tous les morceaux du casse-tête s’alignent :

  • Le bon moment dans leur parcours
  • Une réelle tolérance au risque
  • Une connexion émotionnelle avec votre projet
  • La possibilité (ou non) de déménager ou s’enraciner dans votre région
  • Et bien sûr… l’étincelle entrepreneuriale

Ces profils ne postulent pas. Il faut aller les chercher. Et leur raconter une histoire qui les allume.

À ce stade, une question importante se pose — recrute-t-on un DG, ou un repreneur?

La réponse : ça dépend. Certains de nos clients utilisent le repreneuriat comme un levier d’attraction — une perspective de participation pour convaincre un.e DG de haut calibre. D’autres, au contraire, souhaitent se retirer rapidement, et cherchent dès le départ quelqu’un capable de racheter et reprendre l’entreprise à court terme. Cette clarification est essentielle pour orienter la recherche du bon profil.

4. Misez sur un vrai plan de participation

Le salaire, c’est une chose. Mais dans une démarche de relève, le nerf de la guerre, c’est l’équité.

Les profils que l’on cible veulent savoir :

  • Quel est l’horizon pour devenir actionnaire ?
  • Quels objectifs doivent-ils atteindre pour y parvenir ?
  • Et surtout, avec quel type de financement ils peuvent concrétiser cette prise de participation ?

Sans un plan structuré, clair et finançable, vous ne convaincrez pas un.e vrai.e repreneur.e. Un bon plan d’équité, c’est ce qui transforme un recrutement en partenariat.

5. Et enfin… apprenez à lâcher prise

Vous voulez déléguer, mais vous restez dans tous les détails ? Vous dites vouloir passer le flambeau, mais vous gardez la main sur toutes les décisions ?

C’est normal. Mais à un moment, il faut accepter que l’entreprise évolue avec une autre énergie.

La recette :

  • Établir les règles du jeu dès le départ
  • Recruter une personne complémentaire, pas un clone
  • Fuir les profils trop conciliants (les fameux “yes men”)
  • Et surtout… lui faire confiance

En résumé

La bonne relève, ce n’est pas magique. Ça demande du flair, du doigté, et beaucoup plus d’efforts qu’un mandat de recrutement classique.

Mais quand le match se fait entre un.e fondateur.trice et un.e repreneur.e qui se comprennent… C’est une entreprise qui passe à une nouvelle étape. Qui gagne en impact, en pérennité et en ambition. Et surtout, qui continue à porter votre vision — autrement.

Lorenzo DE ANGELIS est Associé et Directeur Général chez Fauve. Un entrepreneur fort de 15 ans d’expérience en recherche de cadres, il a piloté de nombreuses missions de recrutement aux dans le secteurs manufacturier, dans la construction et de la chaîne d’approvisionnement, tant pour les grandes entreprises que pour la PME.